par Pierre Le Pillouër
Né en 1950 à Louhans, vit et travaille à Vallauris.
Co-rédacteur de la revue TXT de 1983 à 1993.
Créateur et rédacteur en chef de sitaudis, le premier site de poésie comparative (depuis octobre 2001).
Livres
Sabots les abats (Muro Torto- 1983)
Pancrailles (TXT- 1991)
Une anse ( mem Arte / Facts - 1998 )
Poèmes Jetables (éd Le Bleu du ciel-2002)
Privatif (éd. le mot et le reste- 2003)
Chair jaune avec Raymond Federman (Le Bleu du Ciel, 2007)
ajouts contre jour (Le Bleu du Ciel, 2008)
Dùas boas figuras (Amstra-N-Gallar, 2008)
Trouver Hortense (Ulysse fin de siècle, 2008)
di Cecilia Bello Minciacchi,
Paolo Giovannetti,
Massimilano Manganelli,
Marianna Marrucci
e Fabio Zinelli
di Yolanda Castaño
di Domenico Ingenito & Fatima Sai
di Maria Teresa Carbone & Franca Rovigatti
a cura di Massimo Rizzante e Lello Voce
des roms
un poème inédit de Pierre Le Pillouër
Nous hommes ne
sommes-nous
pas tous des Roms ?
Sous hommes en devenir
hommes saouls de tout
et d’abord des chemins qui mènent à Rome
hommes avant tout
fous d’arums et de rhums
hommes en dessous
de tout et surtout de tous
ceux qui mènent Rome
de ceux qui l’ont menée et la mèneront
en dessous des ronds
en dessous même des roues
nous sommes sous les nouilles
et les poux
nous sommes les dessous du monde
Venus reçus
de nulle part et d’autre
nous sommes des flous
et des rimes inutiles
nous sommes des coupes des tomes
des vers et des souillures
nous dormons du somme
du faible et du rat
nous sommes les pommes
du jardin sans un sou
nous sommes la promenade
qui fuit les coups
le vent qui joint les bouts
avaleurs de boue et d’étoiles
hommes sans home ni dôme
chair à pogroms
on nous gomme
par tous les trous
on nous dégomme
de tout égoût
nous les Roms nous les hommes
qui s’en fout ?
Extrait d’une lettre de Flaubert à G. Sand
« (…) Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s’étaient établis à Rouen. — Voilà la troisième fois que j’en vois — Et toujours avec un nouveau plaisir. L’admirable, c’est qu’ils excitaient la Haine des bourgeois, bien qu’inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sous — Et j’ai entendu de jolis mots à la Prud’homme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d’ordre. C’est la haine que l’on porte au Bédouin, à l’Hérétique, au Philosophe, au solitaire, au poète— Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère — Il est vrai que beaucoup de choses m’exaspèrent. Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. (…) »
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